Depuis près de 10 ans,
un autre type de fête locale est né au Bénin : la fête de remerciement et
de soutien au pouvoir pour la nomination d’un fils de la localité.
La convoitise y parle
plus que les convictions.
Les propos tels que: «
le président avait fait son gouvernement et nous étions dedans, il a fait un
autre gouvernement nous sommes dedans, il fera encore un autre nous serons
dedans. C’est ça la fidélité ! » Ou encore « lorsque le
président vous dit d’aller à gauche, vous allez à gauche, s’il vous dit d’aller
à droite vous allez à droit, s’il vous dit de vous coucher vous vous couchez.
C’est ça la loyauté ! »
S
|
amedi
23 Mai 2015, Savalou, situé dans le département des collines, fête l’élection
de trois de ses fils à la députation. L’un déjà ministre, a eu la chance d’être
élu député. Les deux autres anciens députés ont vu leurs sièges renouvelés.
Des
délégations sont venues d’un peu partout pour partager le bonheur des habitants.
Comme
de coutume en pareille occasion, le porte parole des vedettes du jour, remercie
la foule pour ‘’son soutien massif au législatifs, un soutien qu’il sait déjà
acquis pour les municipales prochains’’, le slogan du parti au pouvoir.
En
retour, il a bénéficié de l’onction des autorités traditionnelles, qui n’ont
pas manqué de tailler d’éloges le président de la république.
Nous
devons remercier nos trois enfants qui n’ont pas fait comme leur frère que le
président a nommé préfet de département et qui pour des convictions
personnelles avait refusé alors que le chacun sait qu’occuper le poste de
préfet, par exemple, c’est comme monter sur un fruitier. On se gave en haut
tout en laissant de temps en temps tomber quelques fruits aux siens qui
attendent en bas.
Il
parle de conviction, est ce qu’on lui dit d’accepter le poste pour lui-même ou
pour nous ses frères ? Commentaire du nouveau notable devant la grande
foule réunie pour la circonstance.
Du
côté des heureux promus, on achète la conscience du peuple pour constituer un
vivier électoral et la foule qui en profite au maximum parce qu’elle a compris
que c’est l’argent du peuple qui est ainsi gâché.
Personne
n’est dupe, c’est du clientélisme politique.
Que
se soit la nomination à un poste ministériel ou à un poste de direction la
réaction de la population de cette localité comme de toutes autres localités du
Bénin est la même. C’est un sport national auquel tout le peuple s’adonne
volontiers.
Sachant
que ces donateurs ne se manifeste qu’à la veille des élections, plus personne
ne veux bouder ce genre de fête.
Pour
ne pas être accusés de ‘’bouffer’’ seuls, la nouvelle classe politique du bénin
a compris qu’il faut retourner voir la population au lendemain des élections
pour de grands meetings de remerciements. D’ailleurs, ils n’ont pas de souci à
se faire pour le financement des festivités tant qu’ils parlent de la voix que
le pouvoir.
De
nouveaux groupements de femmes, viennent d’ailleurs de voir le jour : Les
comités de coordination des fêtes et rassemblements politiques.
Des
groupements de femmes dévouées aux
responsables politiques à qui ils proposent des services.
« Nous
avons la possibilité de vous remplir une grande salle de manifestations en
quelques heures, c’est du pragmatisme révèle maman Berthe une responsable de groupement de femmes de Cotonou.
Nous ne sommes pas des fonctionnaires et nous
n’avons plus rien n’à perdre, poursuit maman
Berthe, nos commerces ne marchent plus, l’argent est centralisé dans les
mains de quelques individus à la limites arrogants. Donc, ça passe ou ça casse.
D’ici
les municipales et communales de juin prochain, de nombreux politiciens
investiront encore s’ils veulent être élus ou réélus et nous sommes là pour les
aider à dépenser les sous qu’ils nous ont volé »
L’ancienne
classe politique est obligée de se mettre dans la danse au risque de perdre du
terrain.
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