Le Bénin, potager du Togo, du Niger et du Burkina Faso






Fruits et légumes frais, jolis, attrayants de Hilacondji à l’ouest et de Malanville au Nord Est du Bénin, deux agglomérations qui ont ouvert la route des légumes et des fruits ignorée par l’Etat béninois et qui vendent leurs belles images aux pays frontaliers.
‘’Ouvrez les yeux, courez dans les jardins acheter les récoltes. Ne restez pas à conférer car le temps est notre ennemi’’. Par ces mots, Loukman un des grossistes, habitué des lieux vient de mettre fin à la concertation avec un groupe d’intermédiaire béninois chargé de l’approvisionnement en légumes et fruits. La rencontre a lieu dans la localité de Codjovicondji à quelques kilomètres de la frontière Bénin- Togo. Sur- le- champ, il leur remet deux millions de francs cfa en espèces pour les achats de la journée.

Choux, aubergine, tomates, manioc, … la commande est variée. Arrivé la veille du Niger, Alidou s’active à rassembler les sacs qui serviront d’emballage. Il a fait la prospection du marché. Il sait que les légumes de contre saison (choux, aubergine, manioc et tomate frais) chez lui ne sont pas cultivés en plein temps.
Ici nous sommes à Malanville ville frontalière du Bénin, située sur la rive droite du fleuve Niger.  Alidou grâce à son dynamisme et à son expérience a mis sur pied un groupe d’acheteurs pour affronter la vive concurrence de ses compatriotes qui partage le même marché que lui.
Depuis un certain nombre d’années, Malanville accueille, une foule impressionnante de maraîchers venus des pays limitrophes tels le Niger, le Burkina Faso, deux pays qui ne bénéficient pas de la générosité du climat.
Pendant que nos sols sont abandonnés par les bras valides au détriment des taxis motos, nos frères des pays frontaliers en tirent suffisamment profit.
Au total, ce sont des quantités non négligeables de produits maraîchers qui prennent quotidiennement la route pour inonder les marchés des pays voisins mais également ceux du Bénin.
A Hilacondji, les véhicules toutes catégories confondues en partance pour le Togo, le Burkina, estime le vieux Klouvi peuvent être évalués à plus de deux millions par jour. Il s’indigne du faite que les béninois ne soient réduit qu’au seul rôle de négociants alors qu’ils sont sur leur territoire.
‘’La marge de ces acheteurs, payée après livraison des commandes, est d’autant plus important que le prix aux producteurs sont bas’’ ajoute le vieux Klouvi.
Déjà nombreux, nos frères des pays voisins ont installé des groupements de producteurs de part et d’autre des voies inter-état de ces localités avec des jardins qui s’étendent à perte de vue.
Les transactions entre commerçants et maraîchers se sont concrétisées sur la base de la confiance mutuelle, une confiance fondée sur le respect de la parole donnée, le crédit est possible, lorsque les commerçants n’arrivent pas à tout régler.
Dans ces zones qui bénéficient toute l’année d’un climat doux avec de l’eau à deux coudées du sol, la ruée de ses maraîchers clandestins est loin de s’estomper et cela s’explique par l’abondance et le bon marché de la production.
Que faire pour amener les Zémidjans à comprendre les débouchés de la route des légumes, comment montrer à nos dirigeants l’importance de cette activité dans une économie fiscale comme la nôtre, quelle politique mettre en place pour faire bénéficier à l’état béninois les volumes de ces échanges. Voilà autant de questions qui méritent réflexion.
 









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