![]() |
Sous le signe du Vodou 1974 |
Bien qu’ayant été célèbre, gratien ZOSSOU a connu le déclin
ce qui fait de lui un homme oublié, mais Gratien quoi que modeste a le
sentiment de rester incompris, ou du moins mal compris.
Gratien a été cet artiste qui dans les années 70 plus
précisément en 74 grâce au génie du feu cinéaste béninois Pascal ABIKANLOU a
déclenché l’envie d’être artiste de cinéma chez les béninois. Il a été surtout
le premier acteur Béninois à avoir joué sur un long métrage, le premier du
Dahomey d’hier aujourd’hui Bénin
« Sous le signe du Vodoun » : « Une histoire tissée de
faits quotidiens ; un jeune béninois ayant abandonné les offrandes
rituelles de son dieu protecteur (le Vodoun), subit sa colère. Notre jeune
malgré son exode en ville sera contraint
de retourner au village et de faire face aux exigences du Vodoun dont la
colère se cesse de s’abattre sur sa famille. »
![]() |
Gratien ZOSSOU 2016 |
Gratien n’a jamais admis que son travail de peintre (mi-
surréaliste, mi-naïf, comme il le décrit lui- même) et qui l’a toujours
préoccupé ne soit pas réellement reconnu.
Souvenons- nous des étiquettes de la boisson « la
béninoise ». Ses premières peintures datent des années 70.
En tant que comédien, il a une préférence pour les contes,
les chansons qui n’ont pas rencontré le succès escompté.
« Ma vie pour rien » !!! Il s’agit presque
d’un titre emblème, un titre qui mérite réflexion, un titre qu’il faut analyser
aussi bien dans sa forme que dans son fond ; un titre dont il faut
analyser les sens.
Et puis, il y a les rencontres artistiques dont plusieurs
sont très surprenantes. Et c’est d’ailleurs au cours de l’une de ses rencontres
que j’ai surpris notre gratien national en résidence.
J’ai pu avoir des témoignages de ses co- résidents, artistes
de renoms eux-mêmes, des révélations qui
de part leurs témoignages m’ont permis de me rendre compte que je ne me
suis pas trompé en m’engageant sur ce projet.
Les témoignages de Edwige APLOGAN, une béninoise qui vit en
France, de Jérémy GUILLON un jeune français ses co- résidents, m’ont galvanisé et ont fait de moi un engagé
« pour de vrai ».
Vie à la résidence
Loin de tout bruit, le Centre des arts et cultures est le lieu, là où il a posé sa valise de
peintures, de pinceaux, d’aquarelles bref sa valise d’artiste. Un village de
réflexion, loin du show- biz c’est au centre des arts et cultures que Gratien
ZOSSOU a choisir de créer son propre studio, un studio ambulant, pour être
autonome comme tous les autres artistes en résidence comme lui.
Là aussi, dans un lieu qu’il a pourtant aménagé, il était
dedans… C’est ça l’artiste.
J’ai pu avoir d’autres témoignages tels celui de l’artiste Hector
HOUNKPE
Le clou, c’est lorsqu’il m’a ouvert les portes de son
studio, seul à l’aise à essayer telle ou telle peinture, pour la beauté de ses
tableaux. Dans cet atelier où il peignait, dessinait, griffonnait ou dans ses
long reculs solitaires.
Dans ce studio, je me suis rendu compte que l’art en général
puisque Gratien est entre le 2ème ( la sculpture), le 3ème
(la peinture, le dessin) c’est-à-dire l’art visuel, le 5ème(la poésie),
le 7ème(le cinéma en passant par le 6ème ( le théâtre, la
danse etc.), ne nourrit décidément pas son homme.
Gratien ZOSSOU, la jeune génération ne connait pas, il ne
reste que peu de traces, peu de témoins.
Et pourtant, j’ai pu mettre la main sur l’un des rares témoins,
l’un de ceux qui l’ont révélé.
Dans son DASSA natal où il s’est retiré pour s’occuper de sa
radio « ILLEMA » et passer ses vieux jours, j’ai pu avoir son
témoignage, le témoignage de l’auteur et réalisateur du film
« IRONOU », un film dans lequel Gratien a incarné le premier rôle.
Très volontiers, le réalisateur François OKIOH a accepté de
m’ouvrir son cœur : Un artiste hors pair, multi- talents, un esprit vivant
au vrai sens du terme me confia le grand frère François en parlant de Gratien
ZOSSOU.
L’un de ses souvenirs est ; « BALEMON OU LA
TRAGEDIE DE L’AMOUR » de feu Sévérin AKANDO, un film qui lui a permis de
faire des rencontres. IL dira que ce n’est pas son rôle dans ce film qu’il
retient mais plutôt sa meilleur rencontre et de partage avec feu Sévérin AKANDO
qui est pour lui : «un humaniste à
sa manière, un réalisateur avec son rêve, un rêve qui est resté inachevé parce
que Sévérin AKANDO n’est plus des nôtres ».
Des souvenirs, Gratien nous dira : « des souvenirs
il y en a tellement que je préfère n’en faire que des souvenirs que je ne peux
même pas décrire parce qu’ils se ressemblent les uns que les autres, ils sont
si beaux les uns que les autres, peut être plus douloureux les uns que les autres
mais des souvenirs qui me permettent de rebondir dans la réalité ».
Commentaires
Enregistrer un commentaire